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Quelque part en Chine
7 juin 2011

Un peu de racisme à l’auberge espagnole

Ce billet-là il me démangeait ; mais j’attendais qu’il y ait un peu plus de passage pour ne pas faire de jaloux.

Dans ma fabuleuse auberge où il fait bon rentrer après une dure journée de labeur, tout n’est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Certes, il y a un groom nain.

Il y a un chaton trop mignon qui vient parfois se faire gratouiller le bidon sur la terrasse.

Il y a des bouteilles de bière Qingdao de 1L à moins d’1€, et des mojito à 3€ maintenant qu’ils ont fait une nouvelle carte hyper branchouille.

Il y a toujours les soirées ciné avec les derniers films piratés projetés sur grand écran.

Il y a le wifi - capricieux, mais gratuit.

Il y a le ménage fait tous les jours dans la chambre, la clim, des prises anti-moustiques.

 

Mais, il y a un fléau : LES AUTRES.

J’ai eu la chance de me voir attribuer, deux semaines après mon arrivée, une coloc longue durée de choc, avec qui on est devenues cul et chemise. J’ai eu l’occasion de vous chanter les louanges de mon amie russkov : T…, une blondinette d’à peine 2cm de plus que moi, et dont les facultés linguistiques forcent mon admiration. Si elle s’exprime dans un anglais dont Shakespeare n’aurait point à rougir, son espagnol es muy caliente tambien, et son vocabulaire chinois est simplement épatant. Et il est pourtant impossible de la détester, car d’une part elle frime pas pour deux sous, et d’autre part elle est super marrante. On s’en tape des barres toutes les deux... Souvent, je l’admets - et j’en viens au fait - au détriment de nos éphémères colocataires débarquant dans notre dortoir féminin de deux lits superposés, qui ont l’incorrection de ne pas être aussi géniales que nous.

Et c’est parti pour le show : laissez-moi vous présenter notre galerie de pouffiasses aux tares aussi variées que leurs nationalités.

Nous avons la grande blonde chevaline au très fort accent teuton qui gémit dans son sommeil « no spicy, no spicy !! ».

Nous avons ce tandem insupportable, une conne de coréenne assise sur les vêtements que j’avais posé sur une chaise - déjà - et qui me demande de les enlever - pour continuer - et enfin met les siens à la place dès que je pars au boulot - SALOOOOOPE !!! …et sa bimbo de copine sino-thai-laotienne mais française qui minaude qu’elle ne peut pas porter sa valise car elle est bien trop mince.

Nous avons ces deux truies de hollandaises… Celles-ci méritent une mention spéciale. Car ces deux boudins à qui il ne manquait que les pommes, non contentes de faire passer mon bordel pour un léger désordre mignon - faut le faire - restent vautrées dans leur lit et me font un coucou amical quand je rentre dans la chambre et contemple, atterrée, la répartition horizontale et aléatoire du contenu de leur valise. Photo à l’appui.

IMG00430_20110422_0849Mais ces deux cageots n’en sont pas resté là. Dans la nuit du samedi, ou plutôt très tôt dimanche matin, elles ont ramené, en mode voiture-balai, deux pébrons assez imbibés pour avoir envie de leur passer dessus. Et c’est effectivement ce qu’ils ont fait, les corniauds : à côté de la pauvre T… qui, figée de terreur, a dû subir l’atroce concerto de gémissements lubriques en double stéréo odorama, sans aucune retenue, s’il vous plaît. Et puis après, elles ont demandé à leurs compagnons de misère d’où ils venaient, qu’est-ce qu’ils faisaient dans la vie, etc. Toujours en faisant totalement abstraction de la pauvre spectatrice de cette horreur. Moi qui avais eu l’heureuse idée de passer la nuit ailleurs, j’eus le déplaisir de devoir répondre aux questions copinesques des deux gorettes à mon retour, au milieu de ce qui ressemblait à un camp de réfugiés après un tsunami, dans une odeur de cuite et de foutre à vous donner envie de mettre le feu et de sauter par la fenêtre. Je croisais T… qui me lança un regard traumatisé avant murmurer qu’elle devait me parler et de s’enfuir. Je la rejoignis en bas et elle me conta les mœurs singulières des hollandaises. Je m’indignai comme il se doit, mais pour toutes représailles nous les avons snobées et je leur ai jeté un « bon débarras » le lendemain matin avant leur départ : j’avoue que T… comme moi sommes un peu des lopettes.

Comme cas soc’ hollandais, nous avons aussi eu ce demeuré qui monopolisait le toaster tous les matins au petit déj en mettant quatre toasts dedans parce que, disait-il, « il aime bien les toasts » - c’est d’ailleurs la seule passion qu’on lui a trouvé dans la vie.

Nous avons ce vieux russe dégueulasse qui essaye de tripoter T… en l’appelant son rayon de soleil et qui m’a fixé de manière tout à fait inappropriée alors que je mangeais une glace.

Nous avons eu cette philippino qui a essayé de nous congeler en mettant la clim à 21 degrés et en cachant la télécommande dans son lit. Comment je te l’ai engueulée celle-là, après elle a changé de chambre.

Nous avons eu ces deux british dans notre chambre qui sont restées tout une semaine, sympathiques mais qui se sont avérées lesbiennes la nuit quand elles croyaient qu’on dormait - claquement de string sur leurs fesses replètes à l’appui.

Nous avons cette mongola noiche - qui a d’ailleurs passé une nuit dans notre chambre - qui connait des insultes en russe, qui parle tout le temps de boire de la bière et de fumer de la marie avec un air de bisounours qui sort de désintox et qui a passé DEUX HEURES hier à bling-blinguer n’importe quoi à la guitare. Deux heures. J’avais envie de me lever, d’attraper le manche et de lui jimihendrixer la tronche. De hurler : learn or quit !! Et autres accès d’utraviolence. Au lieu de quoi je soupirais très fort et je mettais mes écouteurs à fond.

Vendredi dernier j’ai demandé au manager s’il pouvait envoyer les nouveaux cas sociaux en priorité dans d’autres chambres que la nôtre quand y avait de la place ailleurs. Il a dit d’accord.

Et puis ça a été Duanwujie, la fête du Bateau-dragon - on s’en fout, je vous raconterai plus tard - avec week-end de trois jours ce qui fait que l’hostel était plein, qu’on nous a envoyé une hongkongaise dans la chambre - pendant ma sieste - puis une autre chinoise - et là j’ai fait ma française, j'ai commencé à râler comme un pou et on a changé la dernière de chambre.

Et puis avant-hier soir en rentrant du boulot, éreintée et n’aspirant qu’à me vautrer sur mon lit avec un bouquin, je tombe sur une nouvelle qui pousse une petit cri de souris étonnée lorsque j’ouvre la porte. D’Hong Kong elle aussi. Elle a commencé par me bombarder de questions dans un anglais pourri et j’ai eu le malheur de lui répondre en mandarin pour faire passer le truc. Qu’est-ce que j’ai pas fait. Elle me bombarde de questions débiles en permanence - …et tu travailles où ? Pourquouaaaa ? Hé, c’est à toi cette tasse ? Et c’est lesquelles tes chaussuuuures ??. Miséricorde. Elle dort à 22h et se lève à 6h du mat en faisant un barouf à réveiller un cadavre. Ce matin elle s'est changée trois fois et elle marchait partout dans la chambre avec ses chaussures à talons. Et elle reste là UN MOIS. C’est juste l’enfer en perspective.

Apparemment c’est une erreur, la nana à l’accueil nous a assuré qu’on allait la changer de chambre. Et puis aujourd'hui ils m'ont dit que c'est elle seulement qui peut prendre cette décision.

Tu parles. Malgré mon amabilité d'iceberg, elle me fait des "Hallo !! ^^" et "Babayyy ^^" à chaque fois qu'on se croise. Avant j'aimais ça, les Pokémons, mais c'est pqrce que je n'avais jamais habité avec Pikachu. 551785pikachu

 

Désolée petite, c'est pas que je ne veux pas être ton amie mais... si, en fait, c'est ça.

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Commentaires
L
Je pleure de rire hahahaha :D
J
Hahahahaha énorme ce post !!! Les joies des auberges de jeunesse !<br /> Nice blog Loulou, toujours un plaisir de te lire ! :)
Quelque part en Chine
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