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Quelque part en Chine
9 mai 2011

Des rugbymen et de la bière : tout ce que j’aime.

La semaine dernière comportait le gracieux joker du 1er mai. Le droit du travail chinois n’est peut être pas le plus efficace du monde, mais il a eu la judicieuse idée de reporter les jours fériés qui tombent le week-end le lundi qui suit. Hé oui bande de jaloux, j’avais donc un week-end de trois jours. Samedi en fin de matinée, un stagiaire de ma boîte jouait un match de rugby. Comme, réveil pâteux oblige, je me suis levée tard et que c’était à plus d’une heure de métro, je suis arrivée après la bataille. Mais qu’importe : il y avait là une gigantesque pelouse, tellement qu’elle était drue et verte et moelleuse qu’on aurait dit de la fausse. Plus du soleil, un stand de bière et de barbecue, de la musique sympatoche et une équipe de rugbymen pour moi toute seule. La populace flânant alentours était exclusivement étrangère ; sur le terrain s’ébattaient de multiples équipes de rugby évidemment, de football gaélique, et de frisbee - si ça existe. Dans le lointain, des mioches en folie sautaient allègrement dans des châteaux gonflables, tandis que leurs mères les surveillaient - vite fait - en parlant chiffons et que leurs maris bedonnants s’en jetaient une derrière le nœud de cravate - aux couleurs de leur équipe, cela va de soi.

Nous avons siroté des boissons vitaminées et de la bière gratuites en évoquant les exploits sportifs de chacun. La plupart de l’équipe était francophone. Blagues vaseuses, esprit de camaraderie et lunettes de soleil : un samedi idéal. Un peu avant le départ vint le moment du tribunal d’instance ; le plus mauvais joueur fut condamné à boire, le meilleur fut récompensé d’une bière, et ainsi de suite. Quelques plaquages pour conserver la bonne ambiance, et puis tous dans le bus.

Je rentrai avec l’équipe ; étant une « bus Virgin », on me réservait un bizutage sensiblement identique. La coacheuse de l’équipe nous distribuait des canettes de la délicate liqueur blonde au fur et à mesure que nous grimpions dans l’autocar ; alors que le chauffeur démarrait elle haranguait déjà la foule en délire, ainsi que le colosse ventru en costard vert et noir qui faisait office de président - Guys, guys, GUYS !!! hurlait-il. Alors là, cher lecteur, je me souviens plus trop pourquoi ni comment, mais y en a un paquet qu’ont été sentencé au vidage de canette. Qu’est-ce à dire ? Hé bien, le coupable doit se tenir debout et glouglouter son breuvage d’un trait sans en laisser une goutte, la preuve étant faite quand il renverse la canette sur son crâne fumant. Il est interdit de réchauffer sa bière sous ses couilles, ça rend l’ingestion plus facile que quand c’est bien glacé. Je fus partie des victimes, étant la seule du jour dans la catégorie bus virgin. Je dus donc vaillamment descendre une pauvre bière qui ne m’avait rien fait de mal, sous les hou-hou des passagers qui trouvaient ça bien long, mais sans défaillir. Et quand j’eu fini, nom d’un slip, je te lâchai le plus maousse rot de toute ma vie devant cette trentaine de supporters en délire.

La honte ? Boh, même pas. Car mon voisin de droite, je ne sais pour quel crime, dut faire plusieurs allers retours dans le couloir de bus, avec pour tout vêtement un slip rentré dans les fesses, après avoir bu à en avoir le regard qui flanche.
Ben, tu crois pas que c’est le pays des droits de l’homme ici quand même.

Epilogue : du coup, ce soir là, quand je rejoignîte mes collègues à une soirée en intérieur, je vécute, malgré une sieste comateuse juste avant, la triste expérience d’une gueule de bois à onze heures du soir. Je rentrâsse donc tôt, nauséeuse, mais au terme d’une journée bien remplie.

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